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23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 08:43

J'ai fais la connaissance de l'hydrogène sulfuré sur le champ de gaz de Lacq où j'ai débuté dans le forage pétrolier en tant que stagiaire géologue de sonde ( mud logger ). Chacun sait que le gaz de ce champ est très riche en H2S, ce qui posa un gros problème à la Société Nationale des Pétroles d'Aquitaine ( SNPA ) mais qu'elle résolu assez rapidement et par des méthodes qui, par la suite, furent adoptées dans le monde entier et le soufre de ce gaz fit la richesse principale de la région.

Mais ce gaz, l'hydrogène sulfuré, est très dangereux, mortel même, il est bien connu, en France, sous le nom de coup de plomb des égoutiers et à fait de très nombreuses victimes dans les égouts, dans l'industrie du bois, les papeteries, les stockage de matières organiques, les élevages agricoles et surtout dans l'industrie pétrolière mondiale et, ces dernières années, les algues vertes en putréfaction. Il est plus lourd que l'air et s'accumule dans les bas fonds, sent une odeur carastéristique d'oeuf pourri à faible concentration mais paralyse les nerts olfactifs dès que les concentrations devienent très dangereuses. Ce gaz est acide et, dans les poumons, donne de l'acide à de très faible concentrations ce qui amène un oedème en s'attaquant aux alvéoles ce qui explique de décès du chaufeur de camion transportant des algues vertes, Thierry Morfoise...Il est invisible, inflamable et explosif !.. Il est corrosif et s'attaque aux métaux, caoutchoucs et polymers non traités pour ce gaz.

A Lacq, Géoservices analysait les gaz extraits des boues de forages et pompés vers de détecteurs et chromatographes, en continu. Il y avait un détecteur d'H2S avec un ruban de papier imbibé d'acétate de plomb qui noicissait au contact de l'H2S et des cellules photo-électriques mesuraient ce noircissement...cela était d'une fiabilité assez aléatoire mais, la SNPA avait eu l'idée de faire barboter les gaz pompés dans une solution d"acétate de plomb, ce qui était plus sur. En outre, nous disposions d'une pompe MSA ou Draeger avec des tubes colorimétriques pour de mesures ponctuelles.

 

C'est au large de la zone neutre séparant le Koweit de l'Arabie Saoudite que je le retrouvait, sur les champs de Hout et de Lulu, où les tenders de l'Arabian Drilling Company foraient pour la société japonaise Arabian Oil Coùmpany, filiale de Mitshubissi. Il fallait traverser une couche de calcaire coquiller, très poreuse et contenant de l'eau chlorurée calcique. Cette eau était éruptive en raison de sa pression et dégazait donnant, abondament, une forte concentration d'H2S qui enveloppait aussitot jacket de forage et bateau ( un vieux cargo et un LST )...La concentration d'H2S était, heureusement, diluée en surface et il reignait une forte odeur d'oeufs pourris. Nous perdions rapidement l'apétit et ressentions nausées et légers maux de tête, il était presque impossible de trouver le sommeil...On à survécu...

 

Cette région est très riche en hydrogène sulfuré et, bien des années plus tard, au large du Qatar, sur le champ de gaz le plus important du monde, riche en H2S, nous devions suivre un stage H2S avant de monter à bord des plateformes, stage qui était suivi d'un entrainement une fois à bord...nous dormions avec notre appareil respiratoire autonome au pied du lit et devions pouvoir nous en équiper en vingt secondes...il y avait de très fréquentes alertes et il est arrivé que l'équipage passe plus de 24 heures sur l'hélideck qui était le point haut...Nous disposions d'un petit appareil respiratoire qui permettait de recharger la bouteille de l'appareil principal et le personnel devant rester à son poste disposait aussi d'un appareil autonome mais qui pouvait être branché sur un circuit d'air qui était disponible partout sur la plateforme....Quelque temps plus tard je fut chargé d'une campagne de mesures sur les champs pétroliers, nous disposions aussi d'appareils respiratoires autonomes sur les bateaux de mesures et d'appui et, comme je devait monter sur les plateformes de production avant et après chaque mesure, je devais prendre mon appareil respiratoire avec moi !

Près du Rubb al Kali, au sud de l'Arabie saoudite, une équipe de forage de nuit fût trouvée morte au petit matin, tuée par l'H2S. 

Ma dernière confrontation à l'H2S fut dans la mer Egée, entre l'île de Toros et la côte. Un champ de pétrole de la North Aegan Pétroleum, presque épuisé qui produisait beaucoup d'hydrogène sulfuré, ce qui est souvent le cas pour les gisement en fin de vie du fait de la densité de ce gaz qui le fait rester au fond du réservoir. La barge auto-élévatrice américaine flottait pavillon grec, sans doute pour éviter d'éventuels problèmes avec les Turcs. Là aussi nous portions des appareils respiratoires autonomes mais, au cours d'un test de débit dans des cuves, un jeune technicien de la société Schlumberger, voyant mal le niveau dans la cuve, souleva son masques et fut pris de convulsions...il décéda avant que nous puissions lui aporter le moindre secours !... 

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